Le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar a appelé «clairement» et «haut et fort» à arrêter le génocide à Gaza et à reconnaître les droits du peuple palestinien, lors d’un discours prononcé au siège de l’ambassade américaine à Tunis à l’occasion de la fête de l’Indépendance des États-Unis, célébrée le 4 juillet chaque année.
«Il est de la plus haute responsabilité humaine, historique et politique d’être franc et clair avec tous nos partenaires et amis» : le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar n’a pas mâché ses mots dans un discours prononcé le 3 juin lors d’une cérémonie organisée au siège de l’ambassade américaine à Tunis à l’occasion de la fête de l’Indépendance des États-Unis, célébrée le 4 juillet tous les ans.
S’adressant à l’ambassadeur américain à Tunis Joey Hood, le ministre tunisien des Affaires étrangères a appelé à un «arrêt immédiat du génocide en cours dans la bande Gaza» et à la «reconnaissance des droits du peuple palestinien».
Il est «de notre devoir» de s’exprimer «clairement» et «haut et fort» sur ces questions, a-t-il martelé, rappelant que la lutte contre le colonialisme, le racisme, la liberté et la justice, «pour tous les peuples sans distinction de race ou de religion» avaient été «à l’origine» du partenariat entre la Tunisie et les États-Unis.
Les relations entre la Tunisie et les États-Unis ont été marquées récemment par le «mécontentement» de Tunis exprimé à maintes reprises envers le «mutisme» occidental et notamment américain face au «génocide» perpétré par Israël depuis le 7 octobre 2023 dans la bande de Gaza.
Le «mutisme» occidental face au «génocide» à Gaza
Un «mutisme» pouvant être assimilé à un «crime», avait même martelé le chef du gouvernement tunisien Ahmed Hachani lors d’un discours prononcé le 14 juin au sommet du G7 en Italie.
Les déclarations du Premier ministre tunisien intervenaient alors que le président du pays, Kaïs Saïed, avait exprimé à plusieurs reprises la «position de principe» de Tunis qui défend la création d’un État palestinien «sur tout le territoire palestinien» avec Jérusalem pour capitale.
Depuis la Chine, où il avait effectué récemment une visite d’État de cinq jours (du 28 mai au 1er juin), le président tunisien avait réitéré sa vive condamnation du «génocide» perpétré par «l’entité sioniste» (Israël) à Gaza.
Poursuivi par l’Afrique du Sud pour «génocide» devant la Cour internationale de justice, Israël rejette cette accusation.
Des «divergences de vues» mais un «respect mutuel»
Dans son discours à l’ambassade américaine, le chef de la diplomatie tunisienne a réaffirmé l’engagement de la Tunisie à développer ses relations avec les États-Unis sur les bases d’un dialogue «ouvert» et «transparent», qui reste essentiel, selon ses mots, pour parvenir à des intérêts communs à long terme.
Malgré un «monde en constante évolution» et des «divergences de vues» qui peuvent exister, Nabil Ammar a souligné que des valeurs fondamentales, notamment «la souveraineté nationale» et «le respect mutuel», sous-tendaient les relations entre la Tunisie et les États-Unis, avant de souhaiter un «joyeux 4 juillet» à ses interlocuteurs.
Le conflit a été déclenché le 7 octobre 2023 par une attaque de commandos du Hamas contre l’État hébreu, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, selon le décompte de l’AFP réalisé à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne.
Le nombre de morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre du fait des représailles de Tsahal s’élevait à 37 953 ce 3 juillet, pour la plupart des femmes et des enfants, selon l’agence de presse palestinienne Wafa, citant les chiffres du ministère palestinien de la Santé.